Lundi 13 Avril 2020, lundi de Pâques, jour 28 de confinement. Je me réveille comme chaque jour pour bébé, mon bébé qui a 5 mois et 10 jours, 5 mois que je l’aime d’un amour si fort. Mais cette journée a été très particulière pour moi.
Je suis fatiguée, fatiguée de tout ce qui m’entoure et fatiguée de penser être une mauvaise mère, fatiguée de voir des comptes sur les réseaux sociaux de mamans épanouies avec des bébés merveilleux.
En plein confinement, je ne peux demander de l’aide pour souffler un coup et reprendre mes esprits. La fatigue s’accumule et je ne sais pas quoi faire, je ne mange plus, je ne vit plus, je ne dors plus, je pleure sans arrêt car je suis fatiguée. Jamais j’ai pensé faire de mal à mon enfant, mais je me souhaitais du mal car je suis persuadée d’être une mauvaise mère.
Ce Lundi 13 avril, une petite voix en moi me dit d’écrire, d’écrire à quelqu’un d’étranger à mon foyer. J’ai hésité, beaucoup hésité car j’étais envahie par les préjugés, j’avais peur mais surtout j’avais honte, honte de dire que je n’en peux plus, que j’ai besoin d’aide, que je suis en détresse.
J’ai écrit sans même me relire, sans réfléchir, j’ai écrit ce que je vivais, ce que je ressentais à ce moment précis où j’étais en larmes. J’ai écrit sur Instagram à l’association Stop Bébé Secoué.
Je ne pensais pas que j’allais avoir un retour si rapide que cela : tout de suite par un message vocal, on m’a calmé, on m’a conseillé, et sans réfléchir j’ai suivi les conseils …
J’ai appelé SOS Parentalité, j’ai pleuré pendant 15 minutes, j’essaie d’expliquer ma situation sans même savoir si la personne au bout du fil comprenait ce que je disais mais elle m’a écouté, elle m’a rassuré et m’a donné le numéro d’une consultante que j’ai appelé aussitôt .. Cette dernière a su me calmer, me donner des conseils, me redonner confiance en moi. Mais la plus belle des choses c’est qu’elle m’a dit que j’étais une maman merveilleuse : le fait d’entendre ça d’une autre personne m’a tellement fait du bien !
C’est là que j’ai compris qu’il ne fallait pas que j’hésite à demander de l’aide : non ce n’est pas une honte d’être à bout, d’être sans issue, d’être à « bout de nerfs ». Non ce n’est pas une honte et ça je l’ai compris depuis que je sens que je ne suis plus toute seule !
Je ne remercierai jamais assez ces personnes de m’avoir écouté et de m’avoir fait déculpabiliser face à ma situation. Avant d’être maman, je suis un être humain avec des sentiments et des émotions que parfois je ne sais plus gérer. Encore une fois, maintenant je sais que je peux demander de l’aide car je sais que je ne suis plus seule !
Merci Merci Merci ♥️
Il suffit d’une fraction de seconde pour tout faire basculer .. J’ai écouté la voix en moi et on m’a rattrapé alors que je me sentais au bord d’une falaise … Merci ♥️
Suite à ce premier témoignage de la série « vie en confinement », retrouvez les conseils de notre association pour cette maman.